Djet - Compétition - La concurrence est plus dangereuse que prévu

Nürbugring 9ème Course des 1000Km de L'ADAC

Maquette soufflerie Barquette

ne nouvelle voiture est terminée pour le Nürburgring (Rep CG 59). Elle est engagée par l’usine pour l’équipage Beltoise / Basini qui retrouve à cette occasion Roland Charriere qui fait équipe cette fois avec Robert Bouharde sur la 57 , Fernand Carpentier est la aussi avec sa voiture (55), associé à Pierre Monneret le  fils du champion motocycliste Georges Monneret.

Alain Dubourg, propriètaire avec son homonyme Philippe de PS4, est engagé avec Jean-Pierre Manzon, le fils du célèbre coureur de l’équipe Gordini des années 50. La barquette modifiée est aux mains de Gérard Laureau auquel s’est joint Jean Vinatier.

René Bonnet est donc représenté pour cette course par deux voitures ‘Usine’: la barquette et le Djet 59, et trois voitures ‘Clients’.

Côté moteur, Dubourg (N°92 ? ), Carpentier (N°86 ) et Charriere (N°88 ), tournent avec des 1108 hémisphériques (54 RG), Carpentier (N°86 ) et Beltoise ( N°85 ) ont eu droit à un 1000 double arbre (55 RG) de même que la barquette (N°87 ).

Les résultats des  essais dans la catégorie prototype de moins de 1300 cm3 confirment la domination des Abarth mais malheureusement pour René Bonnet ces résultats confirment aussi les performances de l’Alpine M 63 entrevues lors des essais du Mans en Avril.

(Aux essais préliminaires du Mans le 7 Avril José Rosinski avait réalisé un tour en 4’ 40 soit 173 km/h en dépassant les 220 km/h dans la ligne droite avec une voiture qui venait juste d’être terminée le 6 Avril au soir et qui n’était encore équipée que d’une boite de vitesse provisoire à 4 rapports.

Gérard Laureau, sur la barquette, ne pouvait faire mieux pour ces essais que 4’ 45 sur le circuit de 13,461 km soit 170 km/h). Ces résultats étaient attribués à des caractéristiques aérodynamiques particulièrement réussies  dues à l’homonyme de notre ingénieur bien-aimé Jacques Hubert, le prénommé Marcel  qui avait travaillé auparavant avec Charles Deutsch sur la Panhard CD de 62.René Bonnet obtenait de pouvoir faire effectuer des essais de soufflerie sur une maquette aux 3/10 de sa voiture par les Ateliers d’Aviation Louis Breguet à la soufflerie de Vélizy. Ces essais furent effectués du 10 Avril au 12 Avril 63 et montrèrent les gains de Cx possible grâce à des sabots en amont et en aval des roues Avant et Arrière ainsi que le gain du à la présence d’un spoiler à l’extrémité arrière.

Ces essais mirent aussi en évidence que la zone située sur les côtés du caisson moteur était en dépression et ne pouvait convenir pour des prises d’air !

Ces informations seront utilisées dans la conception des modifications qui conduiront aux Aérodjet.

Mais revenons au Nürburgring… Bianchi sur Abarth-Simca 1300 annonce la couleur avec un excellent temps de 10’ 07, suivi de Spychiger sur le Spider Abarth 1000 avec 10’ 19.

Ce qui n’inquiète pas outre mesure René Bonnet qui sait qu’il y a plus de 40 tours à couvrir pour relier l’arrivée. Non ce qui l’inquiète, c’est le temps de 10’41 obtenu par son ancien pilote José Rosinski sur la M 63 soit vingt secondes de moins que Laureau sur la barquette (11’ 01) pour une motorisation identique. 20 secondes sur 22,8 km c’est 4 km/h moins vite que la moyenne au tour de l’Alpine.

En plus, Alpine a fait appel pour partager le volant de la M 63, aux services du pilote américain Lucky Cassner vainqueur en 61 sur Maserati ‘Birdcage’ avec Masten Grégory et grand connaisseur du circuit.

Bien qu’il ait plu le matin du 19 Mai sur le circuit de l’Eifel, c’est sous le soleil à 9 heures que les concurrents d’élancent dans un départ type ‘ 24 heures du Mans’ devant les innombrables spectateurs venus suivre la course tout au long des 23 kilomètres.

L’Allemand Peter Lindner est le premier à rejoindre sa Jaguar E Coupé N° 66 ‘Light-alloy’ à la grande joie de ses compatriotes et grâce à son excellente connaissance du Ring garde la tête devant les Ferrari durant un tour complet avant que Scarfiotti et Surtees le passent au volant de leur 250P.

Dans le camp des petites voitures, Bianchi ne prend pas le départ moteur hors service.

On a logiquement l’Abarth Spyder devant l’Alpine M63 et Beltoise devant le peloton des René Bonnet.

Cet ordre se maintiendra, mais l’écart va se creuser entre l’Abarth et la M 63

1’ 8 au 2ème tour,
1’12 au 3ème,
1’ 20 au 4ème  ,

Beltoise (sur Djet !!!) suit respectivement à 40 secondes 56 , 1’ 15 secondes au 4ème mais il est contraint d’abandonner au 5ème tour embrayage et moteur HS. Pas si mal pour sa première épreuve en circuit et pas n’importe lequel !

La barquette reprend la tête des René Bonnet mais Gérard Laureau est intoxiqué par des vapeurs d’essence (c’est la première compétition où la barquette court en version fermée). En complément l’embrayage lui donne des soucis et la boîte de vitesse cède à son tour.

Jusqu’aux premiers ravitaillements Rosinski  maintient l’écart avec l’Abarth.

A la mi-course (21ème tour), les berlinettes Simca-Abarth ont toutes abandonné. Mauro Bianchi prend le spyder de Pilette mais peu de temps après, la boîte 6 vitesses casse.

L’Alpine M 63 se retrouve en tête et finit l’épreuve à 119,7 km/h de moyenne avec un meilleur tour effectué à 129,9km/h.

Pierre Monneret abandonne sur sortie de route suspension cassée , Alain Dubourg lui est victime de son embrayage.

Les seuls rescapés furent Charriere et Bouharde qui auront parcouru 37 tours en 7 heures 38 minutes avec leur 1100 hémisphérique, la M 63 ayant dans un temps proche (7 heures 37 minutes ) parcouru 40 tours.

 

Tracé de ce circuit mythique !

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